— Donc, je rappelle les faits. Votre véhicule a été verbalisé pour stationnement gênant la circulation. Je rappelle à monsieur le Président, que la rue Dauphone n'est que dans un seul sens, et n'a pas d'emplacement pour se garer.

— Vous avez la parole, monsieur Manhattan.

— Je vous remercie. Effectivement, après avoir effectué quatre fois le tour du quartier, où aucune place n'était disponible, je me suis garé derrière d'autres véhicules, à une distance de vingt-huit mètres de mon lieu de rendez-vous.

— Donc, vous reconnaissez les faits?

— Les faits ? Oui, j'ai fait une demande de carte d'handicapé, il y a de cela un an et demi, mais à ce jour, je ne l'ai toujours pas reçue. Ce qui fait que je suis handicapé, donc un problème, mais je n'ai pas le droit de me garer sur les emplacements réservés aux personnes à mobilité réduite. Les faits sont qu'en plus d'un problème, un deuxième existe par la cohérence des lois. J'ai envoyé à l'officier du Ministère Public tous les justificatifs médicaux, la reconnaissance de travailleur handicapé avant votre convocation, mais j'ai reçu une lettre d'objection à ma requête, me demandant de payer le procès verbal.

— Excusez-moi, monsieur le Président, mais monsieur Manhattan, bien qu'en attente d'une carte handicapé, ne doit pas se garer sur une voie gênant la circulation.

— Monsieur Manhattan ?

— Vous dites vrai, la loi le stipule. Deux emplacements pour personne à mobilité réduite sont disponibles devant ce tribunal, mais les places sont occupées par deux voitures ne disposant pas de cette carte. Donc, ces places qui me sont réservées, je ne peux les prendre, et il me faut donc, avec mon handicap, me stationner à cent mètres de l'entrėe du tribunal.

Après la délibération

— Monsieur Manhattan, la cour reconnaît les faits et vous condamne à payer la somme de cinquante euros au lieu des cent vingt requis.

— Merci, monsieur le Président, pour votre profonde réflexion et compréhension.